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Tourcoing : un Noël «comme les autres» au service des soins palliatifs

Créé en 1997, le service des soins palliatifs est le seul de l’hôpital Dron où l’on organise chaque année une fête de Noël. Loin des clichés et des regards parfois réprobateurs, on défend ici la nécessité de « mettre de la vie dans le service ».

Si, dans le hall d’entrée de l’hôpital un grand sapin rappelle que les fêtes approchent, hier, ceux qui allaient et venaient étaient loin de s’imaginer qu’au deuxième étage… on fêtait déjà Noël. C’est presque une tradition ! Dans ce service créé en 1997, quand commençaient tout doucement à voir le jour les unités de soins palliatifs, chaque année, le père Noël vient rendre visite aux malades, mais pas seulement… Dans une salle réservée aux familles, une chanteuse et un magicien se produisent. Dans le bureau de la chef de service, les bouquets de fleurs sont disposés sur un chariot pour être distribués. Dans les couloirs, on croise une infirmière en train de distribuer des coquilles. Et surtout, un peu partout, on voit des sourires…

« On ne doit pas se forcer »

 

Celle qui est particulièrement attentive à ce petit manège inhabituel, c’est Séverine Miellet. Infirmière au CH Dron depuis 2003, elle a rejoint les soins palliatifs en 2009. Par choix. «  En sortant de l’école, je savais que je voulais faire ça  », dit-elle en expliquant qu’elle a perdu son père à 26 ans. Mais il faut plus qu’un diplôme et une expérience douloureuse pour travailler ici, dans ce service d’une dizaine de lits, que par méconnaissance ou par médisance certains appellent encore « mouroir ». Un mot que rejette Séverine Miellet, preuve à l’appui. «  Cette fête, c’est pour mettre de la vie dans le service  ». Un objectif quotidien pour notre infirmière. «  C’est propre à la culture des soins palliatifs. On ne doit pas se forcer car avant de faire du soin, on prend soin…  » Une philosophie qui n’est pas forcément partagée par tous. Il est arrivé que des collègues viennent se plaindre du bruit le jour de la fête de Noël en expliquant qu’ils ne comprenaient pas. Et pourtant, cette fête « c’est pour les patients la possibilité d’avoir encore des petits projets  », insiste Séverine Miellet. Certains s’y accrochent. «  Ça leur montre qu’ils peuvent se projeter sur autre chose, comme un anniversaire. »

La fête ne serait pas possible sans l’association Shenandoah. «  L ’hôpital ne donne pas de budget  », explique l’infirmière qui hier avait pris un jour de repos et avait quitté la blouse blanche. Avec son association, Séverine Miellet offre aussi des petits cadeaux pour les anniversaires. Elle a également monté une chorale, qui, une année, a pu chanter sous les fenêtres des patients du service. À l’entendre, c’est juste normal. Logique. Comme cette fête de Noël. «  C’est un Noël comme un autre… Ce que l’on essaye de faire comprendre, c’est qu’ici, on est toujours dans la vie !  » Sans doute que pour Séverine Miellet un beau cadeau sous le sapin serait de voir disparaître à jamais l’étiquette qui colle à la peau des soins palliatifs.

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